Quand je lis, j'aime ma voix intérieure, mon rythme et mes images ;
J'aime m'arrêter et rêver ;
relire parfois ;
ou essayer ma voix haute sur un passae musical, difficile ou étonnant.

Je n'aime pas vraiment qu'on me lise une histoire :
Je cours après elle, je renonce à mes rêves,
mes images tressautent.

Pourtant il me plaît de lire
Moi-même à voix haute
Pour les autres,
les conduire,
Les ensorceler dans le texte.
Alors rien ne plaît plus que l'ironie
Ou la vraie tendresse.

Pourquoi me direz-vous,
écrie un texte sur un livre-qui-parle
Il est une circonstance où ces voix me sont précieuses :
En voiture, lorsque je suis seule et que le trajet est un peu long.
Le monde extérieur se retire,
Je choisis des poèmes, ou des textes que je connais bien,
Flaubert, La Fontaine ;
L'attention à la route empêche toute impatience.
Le plaisir est intense.

Nathalie L. de Castillonnes